jeudi 23 février 2017

M. Inafuku

Natif d'Okinawa, M. Inafuku a migré à Ishigaki pour y trouver la tranquilité et vivre plus proche de la nature. Ses trois enfants, eux, ont choisi de rester dans Babylone, l'un à Fukuoka et les deux autres à Okinawa, et viennent rarement le visiter.


Il y a dix ans, il tenait une sorte d'auberge de jeunesse où il rencontrait des touristes de toutes nationalités pour qui il organisait des fêtes et des sorties en kayak de mer. Puis il a vendu sa maison et s'est approprié un bout de terre au milieu de la jungle, près du village d'Inoda. Il s'y est construit une maison faite quasi exclusivement de récupération. De la toiture en tôle aux meubles, de l'électricité à l'arrivée d'eau, il a appris sur le tas à l'aide de ses amis.


Il assure son auto-suffisance en plantant ça et là des arbres fruitiers dans la jungle, mangues, fruits de la passion. Pour ce qui est des papayes, on peut les cueillir n'importe où, et il lui arrive même d'en remplir un sac pour les vendre au marché.


Il semble que dans ce coin reculé de l'île tout le monde est capable de confectionner quelque artisanat, et de vivre de la terre. Comme cette gérante qui décore son magasin de ses lampes faites de coquillages.



Sur le chemin du retour je tombe sur une belle bâtisse en bois verni, on m'invite à m'abriter de la pluie et à me réchauffer autour d'un thé et un des occupants, ce n'est plus une surprise mais toujours un ravissement, m'offre un petit porte-clef en coquillage.

dimanche 19 février 2017

Famille Kyokushin


Hier soir les membres du dojo d'Ishigaki du karaté kyokushin se sont réunis pour accueillir le Directeur général, Grand Maître, "Professeur" (師範 shihan) Yasuhiro Shichinohe (七戸康博) qui nous honorait de sa présence à l'occasion des examens et passages de ceintures.



Yasuhiro Shichinohe, 55 ans, commence à apprendre le karaté kyokushin au lycée à Tokyo en 1980, sous la tutelle du fondateur Masutatsu Oyama. Il participe la même année au tournoi All Japan Karate Open, ainsi que les seize années consécutives, à une exception près, remportant à quatre reprises le titre de champion poid lourd. Mas Oyama l'apointera chef régional de la préfecture d'Okinawa en 1988. (Source: http://www.kyokushinokinawa.com/intoroduction-shihan).


Nous accueillons le Professeur avec le Maître du dojo d'Ishigaki, Yuuichi Tafuku (田福 雄市) à l'aéroport, puis nous nous rendons au izakaya pour le pot de bienvenue, boissons et plats à volonté pendant 3 heures. Têtes d'ail rôties, poulet sauté, frit, sashimi de thon en sauce miso vinaigrée, champuru de goya...

Au cours de la soirée, nous avons chacun l'honneur de s'asseoir à côté du Professeur pour parler karaté et l'écouter prodiguer ses conseils.



M. Tsujikawa, membre du personnel du dojo, est chargé d'animer la soirée, en proposant à chacun de s'exprimer à tour de rôle sur le 4ème championnat mondial qui a eu lieu récemment à Okinawa, ou sur sa pratique du karaté kyokushin en général.

l'allocution commence par croiser les bras devant soi, poings fermés, que l'on rabat devant soi en criant le "osu!" caractéristique de cette école de karaté.

Nouvel arrivant, je me présente en quelques mots, remercie tout le monde pour leurs enseignements précieux et assure de ma détermination à poursuivre la voie kyokushin

Noriko évoque avec émotion le fait qu'au lycée elle détestait étudier l'anglais, alors que maintenant elle communique dans cette langue avec nombre de participants étrangers. Elle a le sentiment de faire partie d'une grande famille sans frontières.



Le Maïtre clôt la soirée de la même manière que chacun de nos entraînement, par dix coups de poings en criant: "sei!".


Kahoo


Kahoo ne préfère pas être pris en photo. Et si on le surprend, il défend qu'on publie les clichés où apparaissent son visage sur les réseaux sociaux.

A 38 ans, il est moniteur de plongée depuis 10 ans, vivant et opérant à son compte sur l'île d'Ishigaki. Récemment, il a trouvé un créneau original pour focaliser son activité : La séance photo en sirène (voir son site http://kahoo.club/). On retrouve cette proposition touristique sur les plages de Miyako par exemple (Cf. la photo de profile Facebook de la délicieuse Non-chan ci-dessous), mais Kahoo y ajoute des prises de vues sous-marines.


Plongeur expérimenté et remarquablement gracieux sous l'eau, Kahoo vie ainsi sa passion au quotidien.


maj 13 avril : Il ne possède pas d'ordinateur, ce qui ne manque pas de provoquer l'étonnement du capitaine du bateau qu'il utilise pour ses sorties : "Mais comment tu fais pour vivre ?!". Mais Kahoo assure son auto-promotion avec son smartphone sur Instagram, publiant quotidiennement les clichés de ses clients et autres modèles féminins :






jeudi 16 février 2017

Paisible Yonaguni

Yonaguni est l'île la plus à l'ouest du Japon. C'est une des îles Yaeyama dont Ishigaki est la principqle, ensemble qui fait plus largement partie de l'archipel de Sakishima, qui comprend les îles Miyako à l'est et les îles Senkaku au nord. Ces dernières étant disputées par Taïwan et la Chine (qui les nomment îles Diaoyu), l'île Yonaguni est un point de défense stratégique pour le gouvernement japonais, qui, en avril 2014, y déployait 150 soldats et installait un radar pour surveiller les navires et avions chinois.


Les hélicoptères font des rondes quotidiennes, volant au-dessus de fabuleux sites naturels. La végétation de bord de mer n'y est pas nourricière pour l'homme, n'offrant ni fruits, ni légumes, ni plantes comestibles.


Mais elle convient à cette espèce de cheval renommé de l'île Yonaguni, qui porte son nom, et paît encore librement dans les vertes étendues.


Cette faille naturelle de 7 mètres de profondeur est marquée d'un tragique passé. On raconte que sous le règne de la dinastie Ryukyu (du XIVè au XIXè siècle), les seigneurs étrangers imposaient sur les autochtones un lourd impôt par tête. N'ayant d'autre choix que de limiter l'accroissement de la population, on forçait alors les femmes enceintes à sauter par dessus la faille au prétexte que seule les femmes les plus fortes y parviendraient.

(Source: https://fareastfling.me/2017/02/15/tragedy-at-yonaguni-island/, consulté le 7/3/2017)


A proximité, on peut consulter une petite statue du Bouddha. Assis en tailleur face à la mer, bercé par le vent, on est traversé par un sentiment de plénitude quasi-parfait. C'est sans doute cette conjonction des éléments (roche, végétation, mer, vent, soleil), qui a inspiré l'installation de l'autel à cet endroit précis. Ou pour conjurer la cruauté des hommes, dans l'espoir qu'elle s'estompe.

mercredi 15 février 2017

Morse et requins

"Chercher le morse". Je repense souvent à l'interjection de Donny dans The Big Lebowsky. Alors que le Dude et Walter tentent de démêler la sombre affaire de l'enlèvement de Bunny en cherchant "comme disait Lénine, 'à qui cela profite', enfin tu vois ce que je veux dire", Donny lance ce qui serait la citation correcte: "Chercher le morse".

Donny confondait en fait Lénine et John Lennon, l'auteur de la chanson psychédélique des Beatles "Je suis le morse" (I am the Walrus), et je crois maintenant qu'il n'enjoignait pas à confondre les ogres capitalistes (find the walrus), mais reprenait plutôt exactement le titre de la chanson des Beatles, avec son incongruité habituelle. Qu'importe, cela me semble pertinent de déterminer qui telle ou telle activité engraisse, d'autant plus qu'élucider cette affaire est rarement facile, le tabou de l'argent étant alors bien utile à celui qui s'en met plein les fouilles pour rendre invisible son larcin.


Ayant participé pour la première fois à un "voyage organisé" (ツアー tsuaa, tour) de plongée, qui m'a paru assez onéreux, je me suis donc demandé à qui précisément revenait mon argent durement gagné.

Les 5 plongées en 2 jours étaient facturées 30,000 yens par personne, incluant un déjeuner léger et du thé sur le bateau. Les petits-déjeuners, dîners, ainsi que les deux nuits à l'auberge du même tour operator revenaient à 14,000 yens, soit 7,000 yens par nuit.

Le matériel de plongée est certes cher, mais nous avions amené nos propres gilets et détendeurs (prêtés par Kahoo), ainsi que palmes, masques et combinaisons, n'utilisant que les bouteilles du magasin de plongée. Le prix des bouteilles, du remplissage en air comprimé et de l'essence et de l'entretien du bateau me semblent aisément rentabilisés, étant donné que nous partagions le bateau entre une douzaine de plongeurs. Reste le personnel: Le capitaine de bateau, le guide de palanquée, un apprenti qui aide à transporter le matériel, et un superviseur qui s'occupe de la communication avec le bateau.

Aux repas, nous retrouvions tout le personnel de plongée affairé aux fourneaux, au service et au ménage, à l'exception du guide de palanqué. Le salaire journalier est d'environ 5,000 yens, et sans doute jusqu'à 10,000 yens pour le guide. Le montant total versé par les 12 plongeurs, 15,000 yens chacun pour une journée, est de 180,000 yens. Après paiement des salaires (faibles malgré un travail long et difficile) et des autres frais fixes et courants de l'entreprise, il semble assez aisé pour le patron d'extraire de ce chiffre d'affaire un revenu tout à fait confortable.


Il est malheureusement impossible sans recourir à quelque technique d'espionnage ninja d'en savoir plus sur les comptes de l'entreprise, qui sont bien sûr opaque, en vertu du tabou de l'argent évoqué précédemment. A moins d'être proche d'un tel patron, ou de le devenir soi-même.

Tergiversant sur l'impasse à laquelle semblait vouée mon désir d'investigation, j'ai eu la surprise de croiser inopinément le-dit patron de l'établissement. Entre la portière de la Jeep dont il venait de s'extraire et la porte arrière de l'établissement où il s'engouffrait, Kahoo a eu le temps de le saluer, il s'est enquérit de la qualité de notre plongée ("vous en avez vu [des requins-marteaux] ?") et nous nous sommes inclinés pour montrer notre gratitude. Puis Kahoo s'est tourné vers moi et m'a glissé: "Il est blindé." (お金持ち, okane mochi) et je me suis retenu d'ajouter : "Ben oui, avec nos sous !", comprenant que sa remarque n'avait rien d'une accusation, mais tenait plutôt de l'admiration.

Plus tard à dîner mon regard est attiré par un employé attablé au fond du réfectoire derrière nous. Il compte des liasses de billets de 10,000 yens, une trentaine environ.

Belle journée pour le morse.

Montée

La narcose, ou "ivresse des profondeurs", est un trouble du système nerveux provoqué par l'azote au-delà d'une certaine profondeur. La zone à risques se situe entre 40 et 60 mètres, mais certains individus sensibles peuvent être atteints dès 30 mètres. (Source: Plongée plaisir 2**, 3è édition, éditions gap).


La sensibilité, mais aussi le manque d'expérience (je n'en était qu'à ma quatrième sortie en mer) et la fatigue (cinquième plongée en deux jours) sont des circonstances favorables à l'affection. Ainsi, c'est précisément à cette profondeur palier de 30 mètres que je me suis retrouvé à faire un effort inconsidéré, qui m'a fait ressentir quelques effets préliminaires de la narcose.

Nous progressions lentement depuis de longues minutes, fondant doucement à travers le bleu profond, hypnotisés par les fonds marins. Soudain le guide de palanquée fait retentir la tige de métal sur son bloc, pour nous prévenir qu'il a aperçu l'objet de notre sortie : les requins-marteaux. Les plongeurs, tous beaucoup plus expérimentés que moi, avec une licence au moins avancée et plus de 30 plongées au compteur, accélèrent brusquement, appareils photos braqués devant eux.


J'essaye de les suivre mais les forces me manquent rapidement. Je n'ai jamais plongé si profond et je suis surpris par l'intense effort physique requit pour palmer sous une telle pression (4 bars). Je vois mes compagnons disparaître au loin, inexorablement, me laissant seul dans le bleu.

Je ressens alors un sentiment d'abandon, aussi profond que l'océan où je me suis aventuré.

Je lève lentement la tête pour m'apercevoir que je suis pris à égale distance entre la surface, impossible à rejoindre rapidement sans que la dépression me perfore les tympans et fasse imploser mes poumons, et le fond inhospitalier. Commençant à perdre espoir, je n'ai d'autre choix que de laisser mon corps complètement statique dans sa prison d'eau, laissant mon esprit partir à la dérive,


Le sauvetage vient du tireur de bouée, Hidea, qui nous suivait à distance pour indiquer au bateau notre progression et qui, me voyant seul et immobile, se déporte vers moi. Il attrape fermement mon gilet, me regarde droit dans les yeux et, m'indiquant d'un geste de la main de respirer lentement, parvient à me rassurer. Je reviens progressivement à mes esprits. Mais je suis éprouvé, et la plongée ne prendra pas fin avant une autre dizaine de minutes, je dois tenir bon.

Les requins-marteaux ont dû partir car les plongeurs reviennent vers moi, dont Kahoo qui me donne toute son attention et répète les gestes d'assistance du tireur de bouée, alors que je continue de lutter pour ne pas m'évanouir. Je frôle l'état second vers lequel comme une montée de MDMA me mène dangereusement.

Heureusement, nous commençons la remontée et les effets s'estompent soudainement, comme si j'étais parvenu à tourner le dos au seuil d'un monde au-delà de la conscience.

lundi 13 février 2017

Ruines


Nous plongeons avec Saya, Kahoo, et trois de leurs amis plongeurs, non loin de la pointe d'Arakawa au sud de l'île de Yonaguni, île la plus à l'ouest du Japon à seulement 100km au nord-est des côtes taïwanaises.


Le monument de Yonaguni s'étend sur 75 mètres d'envergure et 25 mètres de profondeur.


Passé cette entrée étroite, on débouche sur une impressionnante colonne de grès.

 


Les courants puissants, même dans de très bonnes conditions, imposent de s'agripper aux roches pour prendre le temps d'admirer les hautes facades.






 

La structure sous-marine de Yonaguni est découverte en 1987 par le tour opérateur de plongée Kihachiro Aratake, alors qu’il explore de nouveaux spots susceptibles d’attirer les touristes. Persuadé d’avoir découvert les vestiges d'une civilisation légendaire, il nomme l’endroit "ruines" (遺跡 iseki), et ne tarde pas à en faire la publicité.

En 1996, Aratake sollicite le Dr. Masaaki Kimura (professeur à l’Université des Ryukyu, Okinawa), qui saute sur l'occasion pour associer son nom à la découverte d'un monument qu'il date au plus tard à l’an 8000 avant J.-C., soit le plus ancien monument humain, précédant de 5000 ans la construction des pyramides de Gizeh auxquelles il fait explicitement référence.

L’année suivante, c’est Robert Shoch, géologue (Voices of the Rocks), qui le premier averti de la possibilité qu’une telle structure soit naturelle, thèse qu’il confirme à l’occasion de nombreuses plongées sur le site. Mais les deux écrivains qui l’accompagne, John Anthony West (Serpents in the SkyFirst Quest Edition, Wheaton, Etats-Unis, 1993) et Graham Hancock (connu pour Fingerprints of the Gods, Three Rivers Press, New-York, Etats-Unis, 1993 et Underworld: The Mysterious Origins of Civilization, même éditeur, 2002, son livre basé notamment sur ses plongées à Yonaguni), y voient la preuve irréfutable d’une proto-civilisation engloutie. Ainsi de nombreux observateurs par la suite qui, fervents croyants et autre mystiques, sont heureux de suivre les élucubrations du Professeur Kimura et de son disciple Aratake.

(Source: History Channel, Ancient Marvels: Japan's Mysterious Pyramids, 2000 ; pour en lire davantage, en anglais : http://frontiers-of-anthropology.blogspot.jp/2011/07/tale-of-two-sunken-cities.html)


Selon Aratake, cette roche serait une sculpture représentant une tortue de mer. J'y ai plutôt vu une raie manta, et on peut aisément y projeter n'importe quelle autre fantasme.

Comme lorsqu'on lève les yeux au ciel pour fixer les nuages.


vendredi 10 février 2017

Ishigaki la rurale, Miyako la citadine

Satomi m'explique qu'il existe cette différence fondamentale de mentalité entre les deux  îles et leur entourage. Si on a relié les cinq îles Miyako entre elles par des ponts pour faciliter les échanges, ce même projet est rejeté par les populations des îles Yaeyama. A Taketomi par exemple, la plus proche d'Ishigaki, la législation se rigidifie avec l'essor du tourisme, interdisant par exemple le béton et les bâtiments de plus de deux étages. Et cette préservation de l'identité culturelle alimente l'attrait touristique, ce qui justifie encore plus de précaution. Ainsi s'efforce-t-on de cantonner les visiteurs qui inondent l'île par centaines chaque jour à des circuits touristiques fermés et souvent limités à une demi-journée, pour leur plus grande satisfaction d'ailleurs.

Bien que l'on retrouve cette dychotomie population locale/touristes à Miyako, c'est dans le traitement des non-Japonais que la différence se ressent. J'ai clairement ressenti à Miyako plus qu'une bienveillance à mon égard, une véritable volonté de m'intégrer à la communauté. En accord avec l'explication de Satomi, je trouve en revance les gens d'Ishigaki bien plus réticent à mon contact, et bien qu'ils soient accueillant, la distance culturelle qui nous sépare semble irréductible.

mercredi 8 février 2017

Voyage organisé

Avec Yoshi, nous sommes dépêché sur l'île d'Iriomote pour tester un voyage organisé (ツアー tsuaa) afin que nous puissions mieux le vendre à nos clients de l'hôtel.

On est tous les deux autocollé d'un "A" pour signifier notre appartenance à l'option A proposée par le Yamaneko Tour de l'office du tourisme d'Iriomote.



De ferry en péniche et en bus, nous sommes trimbalés d'est en ouest, d'un bout à l'autre de l'île, en passant par une brève excursion sur l'île de Yubu, que nous rejoignons à l'aide d'une des fameuses calèches à buffle.


On nous tire le portrait, et à chaque arrêt nous sommes invités à acheter des souvenirs (おみやげ omiyage) sous forme de petites grignoteries industrielles insipides individuellement emballées et empaquetées dans une boîte à l'effigie du lieu d'achat.


Le bufflier rassure les passagers un peu inquiets du bon traitement de l'animal, qui bénéficierait d'amples plages de repos.



Le déjeuner est copieux, et alors que nous l'entamons un serveur s'emploie à décrire à haute voix les éléments qui le compose, passant chaque ingrédient en revue. Il n'aura pas terminé sa longue tirade que bon nombre d'hôtes n'auront plus sous le yeux l'objet de ses explications.


Il nous est ensuite octroyé 30 minutes de répit sur une plage de "sable étoilé" (星砂 hoshi zuna), que la grande majorité des touristes passe, souvent vainement, à tenter de récolter ces grains de sable en forme d'étoile. J'en profite pour faire quelques brasses, je rencontre à 50 mètres de la plage un apnéiste local en épaisse combinaison de plongée, capuche et chausson de palme. L'eau est pourtant bonne à 23°C.


Enfin le bus s'arrête de nouveau 30 minutes à l'extrémité ouest de l'île, le village de Shirahama, que je fais visiter à Yoshi jusqu'à l'auberge La maison des gens de la mer. Nous apprécions grandement le calme de notre balade, admirant les belles collines verdoyantes qui surplombent la baie.