lundi 1 août 2016

Junko


Junko vient de Hyogo-ken dans le Kansai, à côté de Osaka.

Elle est venu a Miyako pour la première fois il y a six ans, pour travailler dans un kyabakura où elle rencontre le patron du café où elle travaille. A son retour dans le Kansai, ils gardent contact, et il insiste pour qu'elle vienne travailler dans sa boîte en tant qu'instructrice de plongée (elle lui avait confié que c'est sa passion). Elle finit par accepter l'année dernière en mars, mais il manque du personnel au petit café qu'il possède accolé à son magasin de sports nautiques, fonctionnant principalement comme plus gros loueur de jet skis de l'île. Ne pourrait-elle pas être serveuse pour le moment? Près d'un an plus tard, elle occupe toujours le même poste, et le boss continue de lui fait miroiter qu'elle fera bientôt du jet ski pour les touristes. Déjà, en juillet de l'année dernière, il lui finançait sa licence de jet ski (nécessaire seulement au Japon, du fait de quelques lobbyistes malins). Mais la manager du café quitte son poste en avril cette année, et il ne laisse à Junko pas d'autre choix que de la remplacer. Puis en juillet il y aurait des problèmes liés à la boîte qui ferait qu'ils ne peuvent plus proposer de tours de jet ski... Ce mois-ci, enfin, elle finit par changer de poste, en portant le tee-shirt d'un autre service de sports nautiques. Et elle bossera désormais sept jours sur sept, de huit heures du matin à huit heures le soir, pour un salaire encore réduit.

Je rencontrais Junko pour la première fois l'année dernière lors de mon entretien d'embauche avec le patron du café. Elle est entrée dans le bureau avec son tablier de travail et un grand sourire, s'est tenue bien droite et a annoncé, en français avec un fort accent: "Bonjour, je m'appelle Junko!", avant de s'incliner. Le soir même après ma soirée de bienvenue, nous nous sommes tellement bien entendus que nous avons bu un dernier verre tous les deux au bar Santal.

Presque chaque jour des deux mois où j'ai habité chez elle c'été dernier et cet été, elle me renouvelle la demande de promener son chien Nana chaque jour. Junko n'hésite pas à questionner le sens de chaque mot en anglais qu'elle ne comprend pas, et son désir de compréhension s'étend aux langage gestuel, comme le fait pour les "étrangers" de se ventiler le visage avec les mains dans des situations d'émotions fortes.