lundi 16 mai 2016

yakitori

Hier soir nous sommes sortis tous les trois avec Junko pour le départ de Dodo-kun. Il a décidé il y a quelques jours de mettre un terme à son séjour ici pour rentrer à Nagano et s'occuper de l'exploitation agricole familiale.

Nous avons jeté notre dévolu sur un yakitori ouvert l'année dernière par le patron du loueur de voitures et de sports nautiques voisin du Painagama Café. Grand bien nous en a pris, tant le repas fût parfait! Toutes les parties du poulet sont cuisinées ici, brochettes de peau, de foie, de chair... dans une variété de cuissons: frits sous forme de karaagé fondants à la pâte légère, ou rosé à coeur en salade pimentée avec julienne de concombre et graines de sésames:


Oui, rosé à coeur! Cette cuisson habituellement prohibée est ici possible, et délectable, par la fraicheur de la viande et le talent du chef yakitori. Au fil des bières et des whisky sodas, j'aborde le sujet de la difficulté à être libre dans un monde cloturé. Mais pour Junko, tout se joue au niveau individuel. Elle accepte ainsi la violence institutionelle (qui fait peser sur les travailleurs sans permis la menace de sentences non moins lourdes que l'extradition et l'interdiction de territoire). Dodo rejoint mon sentiment et parvient à le lui traduire de façon convaincante.

Junko nous invite, je paye donc les cocktails à l'etablissement suivant: le Coppacabana.


Puis nous continuons la fête au Village de LOEWE, une sorte de club où les quelques employés vivent en communauté et construisent le lieu ensemble. Il est situé en pleine nature, et permet donc de festoyer sans considération du volume sonore, sous un beau ciel étoilé. L'ambiance varie selon la fréquentation: ce soir-là nous nous joignions à un groupe aui fête un anniversaire et chantons avec lui au rythme des guitares et percussions. Junko, saoûle, ne parle plus qu'anglais. Les boissons sont fournies toute la nuit jusqu'à plus soif. Notre verre à peine vidé et rapidement remplacé par une nouvelle concoction, que les employés viennent nous porter que nous soyons sur la piste de dance ou sur le toit à admirer les étoiles. Et lorsque vient l'heure de rentrer, on ne nous impose pas une addition, mais un grand coffre à trésor est ouvert dans lequel on dépose une donation de notre choix, selon ses moyens et son appréciation.